Paru dans Ego : Patrice Giorda, expression de soi et unicité de l’autre
Artiste figuratif septuagénaire 100 % lyonnais, Patrice Giorda n’a de cesse de mêler réel et imaginaire, spirituel et poésie, lumière éclatante et ombre profonde. Ses tableaux et dessins d’une exigence formelle, parfois sombres, délivrent une facture dense. Démonstration à la Fondation Renaud, au Fort de Vaise, jusqu’au 23 décembre.
Ses œuvres, Patrice Giorda les vit ! Italie, Portugal… ses lieux d’existence sont autant de nouvelles découvertes le plaçant en état de peinture. Grâce à la couleur et à la lumière, il crée un espace pictural au travers de ce qu’il voit et de ce qui le touche. Un monde à part qui relate son expérience intime. Pour peindre, Patrice Giorda s’engage physiquement. Il travaille par masses puis détruit ses mélanges avec vivacité, énergie, pour donner une circulation de lumière presque violente. « J’ai une image à plat dans mon esprit, et je cherche à la mettre dans l’espace par la tridimensionnalité sans avoir recours au trompe-l’œil. C’est alors comme si je devais briser la surface des choses », relate-t-il.
L’œuvre Giorda, c’est aussi des séries de portraits. Les deux mediums, peinture et dessin, sont bien distincts dans la main de l’artiste. « J’adore dessiner mais quand je peins, je ne me supporte pas en train de dessiner. » Car dans cet exercice, la complexité n’est pas la même. Il s’agit cette fois, pour l’artiste, de saisir la psychologie de la personne à laquelle il fait face, de témoigner de l’unicité de celle-ci, uniquement dans le regard : « Beaucoup de gens n’aiment pas l’image que je donne d’eux. Pourtant, il y a bien la présence de l’autre dans ces dessins. Au-delà de la ressemblance, c’est aussi montrer une face cachée des gens. Observer et ressentir en même temps. Me regarder dessiner doit être presque comique. Le modèle est impassible, l’essentiel de son être transparait. Et c’est moi qui suis dans un effort, une difficulté ». Un univers multiple à découvrir cet hiver au Fort de Vaise, à l’occasion de l’exposition, Ce mystérieux visage.
Texte de Léa Borie.
Article à retrouver dans Egolarevue n°52.